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26 mars au 25 avril

Salle d'exposition Alphonse-Desjardins

Université Laval, Québec

Jouvence: Ode à la jeunesse éternelle, 2025

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Exposition des étudiant.e.s en histoire de l’art de l’Université Laval

 

L’exposition se veut un éloge de la jeunesse de l’artiste, non seulement en tant que personne, mais en tant qu’entité créatrice. Nous souhaitons célébrer la naïveté et la recherche identitaire de l’artiste émergent qui lui ouvrent les portes sur des possibilités de création infinies.

 

La réflexion autour de la thématique choisie est issue du terme Jouvence, défini par le dictionnaire Larousse comme « Du latin juventa (jeunesse). Ce qui fait rajeunir quelqu’un, lui redonne de la vitalité ». Rappelons-le, la fontaine de Jouvence est un thème mythologique, symbole d’immortalité et d’éternelle jeunesse. En cette huitième édition de l’exposition des étudiant.e.s en histoire de l’art de l’Université Laval, nous entendons célébrer ce qui réunit les jeunes artistes et historien.nes de l’art dans l’élaboration d’une exposition commune : leur énergie créatrice émergente.

 

Notre thématique s’inscrit dans la visée de plusieurs courants de l’histoire de l’art moderne qui ont accordé une importance à la création pure des dessins d’enfants. L’art dit naïf ou brut aspire à se défaire de toute influence extérieure, laissant toute la place à la pulsion créatrice. Or, il est à noter que nous n’entendons pas ici la jeunesse comme strictement associée à l’âge d’une personne : nous souhaitons créer une ode à l’innocence, à la vitalité, ainsi qu’à cette énergie nouvelle indispensable au progrès humain.

 

Dans l’espace de l’exposition, les normes seront abolies ; l’enfant en chacun de nous reprendra ses droits ; tout sera possible. Nous en sommes convaincues, le monde doit s’ouvrir aux créateur.ice.s émergent.e.s, source infinie de jeunesse et de vie, tel un véritable bain de jouvence.

Les œuvres présentées explorent diverses facettes de la jeunesse et de l’enfance à travers plusieurs approches.

 

Certaines adoptent les codes iconographiques de la jeunesse, voire de l’enfance : le jeu, la famille, la maison, les fêtes d’enfants, etc. Elles mettent en lumière la naïveté et l’innocence du regard enfantin, qu’il s’agisse de situations heureuses ou plus sombres.

 

D’autres s’inscrivent dans la grande catégorie de l’art brut et naïf, recherché par les artistes modernes depuis des décennies. Loin de tout apprentissage académique, ces œuvres puisent dans une spontanéité gestuelle et émotionnelle, rappelant le dessin d’enfant comme un idéal d’expression pure. À travers cette approche, les artistes adoptent une démarche impulsive, parfois abstraite, en jouant avec la matérialité des médiums.

 

Enfin, certaines œuvres revisitent le mythe de la fontaine de Jouvence, en proposant diverses interprétations de cette quête d’immortalité et de régénération à travers le prisme de l’histoire et des sensibilités contemporaines.

Rosemarie Cardinal-Bradette et Méliane Quessy

Co-commissaires

Morphogenèse, 2025, ​​​​Impression à jet d’encre sur papier lustré, Papier Yupo translucide, Papiers Duralar, 40,64 x 30,48 cm / 63,50 x 50,80 cm / 63,50 x 50,80 cm

 

 

Dans le cadre de l’exposition, Étienne Rousseau propose une installation où plusieurs éléments sont mis en relation pour souligner l’énergie créatrice de son enfance, mais également la transformation de celle-ci à travers les épreuves et les expériences de sa vie. Inscrit dans une démarche multidisciplinaire, son travail explore la mémoire, la maladie et le deuil, où présence et absence s’entrelacent, révélant les tensions qui l’habitent.

 

Pour plusieurs artistes, leur pratique artistique découle des premiers balbutiements créatifs de l’enfance et c’est cette filiation qu’Étienne explore à travers son diptyque Morphogenèse. Ce titre, tiré de l’univers scientifique, désigne le processus par lequel des formes émergent et se développent. Il incarne aussi la métamorphose reflétant ainsi le parcours intime de l’artiste entre enfance et maturité, innocence et complexité. Dans cette continuité, l'œuvre confronte le plaisir de créer enfant, encouragé par sa mère, aux souvenirs empreints de douleur, marqués par son absence et le deuil.

 

L'œuvre présentée est un diptyque constitué d’une photographie et d’une série de trois dessins réalisés à la peinture acrylique sur papiers transparents. La photographie montre l'artiste en train de réaliser l’un de ses premiers dessins à l’âge de 4 ans, âge où l’enfant n’est pas soumis aux influences extérieures et laisse aller son élan créatif. Le premier dessin est une reproduction revisitée du croquis visible sur la photographie et les deux autres représentent l’évolution de la pratique de l’artiste, celle-ci pouvant être observée à travers la complexification de la composition, des formes et des textures. Le papier transparent est choisi pour faire référence à une observation scientifique, comme s’il révélait les réalités invisibles du corps et de la maladie, tel un rayon X.


Morphogenèse souligne l’importance de l’élan créatif de l’enfance sur le cheminement et l’identité artistique de l’artiste. Cette œuvre s’inscrit parfaitement dans la thématique de l’exposition qui met de l’avant des œuvres qui forment des liens entre la jeunesse et l’artiste dans une sorte de célébration de l’énergie créatrice. L'œuvre reflète également la pratique d’Étienne en alliant souvenirs, intimité et figure maternelle, thèmes qui lui sont chers.

Mathilde Gauvin

Étudiante au baccalauréat en histoire de l'art

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